Les Francs-maçons en pleine lumière
Les Francs-maçons en pleine lumière
Les objetset documents exposés datentdu XVIIIe siècle à nos jours. Crédits photo : Le Figaro
Le Grand Orient de France a ouvert mercredi, à Paris, un musée de la franc-maçonnerie. Objets rituels ou anciens, dont le tablier de Voltaire, y sont mis en scène.
Les francs-maçons sont paraÂdoxalement connus pour leur part de mystère. Mais ils ont décidé de s'afficher, en ouvrant un musée dans les murs du Grand Orient de France, à Paris. « La société civile doit pouvoir entrer dans nos temples, il faut jouer la transparence », affirme Pierre Lambicchi, grand maître du Grand Orient.
Inauguré mercredi par Jean-Paul Huchon - maçon, on ne sait pas ; en campagne électorale sûrement -, le petit musée (qui a obtenu le label Musée de France) veut donc exposer aux regards «trois siècles d'humanisme et d'histoire». De fait, le Grand Orient avait dans ses réserves des séries de documents, décors, objets rituels, tabatières, cannes, bannières, tabliers ou faïences, allant du XVIIIe à nos jours. Ils ont forgé l'histoire de ces loges secrètes, mais aussi celle de la société française. Récemment, la collection s'est enrichie d'une faïence rare du XVIIIe siècle, issue de la prestigieuse fabrique de la veuve Perrin, à Marseille. Quatre pièces emblématiques sont censées attirer les curieux : un portrait en pied du comte de Clermont, grand maître au XVIIIe, les tabliers de Voltaire ou de Jérôme Bonaparte ainsi que l'épée de «vénérable» de La Fayette.
«Au centre de l'univers»
Pour qui sait voir, la muséographie est porteuse d'un sens maçonnique. Passée l'entrée du Grand Orient - sorte de vaste vestibule illuminé -, le public entre dans un musée volontairement sombre, avec fragments de grotte sur les murs et plafond bleu marine étoilé. «C'est une allégorie, on veut montrer que l'homme est au centre de l'univers», explique-t-on au musée.
Oscillant entre le fantasme et la
curiosité, le public devrait se prêter au jeu. L'ouverture du Grand
Orient de France l'année dernière, lors des Journées du patrimoine,
avait drainé des centaines de visiteurs, venus, pour certains d'entre
eux, avec «Le Symbole perdu» de Dan Brown à la main. Pour se mettre
définitivement au goût du jour, le Grand Orient va ouvrir une petite
boutique. Outre de savants ouvrages, ou des cartes postales, on y
trouvera des petites Marianne, des céramiques et… des tabliers pour
vrais-faux apprentis maçons.
16, rue Cadet, Paris IXe. Du mardi
au samedi, 14 heures-18 heures.